Histoire

Les oubliés 

Valérie Susser et Otto Lustig faits prisonniers par la police de Vichy en 1942 et morts dans les camps de concentration.
Oubliés pendant 77 ans.

SUSSER Valérie
OTTO Lustig

 


La cérémonie du 11 Novembre 2019 s’est déroulée en présence d’un grand nombre de Gavaudunois tous pris par l’émotion. Les enfants de l’école ont déposé leurs bouquets puis ont dit des poèmes de paix. La lecture du martyrologe a permis d’énumérer les morts de toutes les guerres. Marie-Claude Chabeaud, adjointe, a lu le message de la ministre des Armées. Mais, cette année, il s’est produit un événement exceptionnel. Le maire, Eric Congé, a dévoilé une plaque nouvellement fixée sur le monument aux morts. Il a raconté l’histoire tragique d’un couple dont les noms figurent désormais sur le modeste mémorial érigé en l’honneur des «morts pour la France». Valérie Susser et Otto Lustig, deux jeunes habitants de Gavaudun, de confession juive, faits prisonniers par la police de Vichy en 1942 et morts dans les camps de concentration. Jusqu’alors, aucun monument local ne portait leur nom. Ils avaient été oubliés durant 77 ans ! Un oubli enfin réparé. Nous aurons l’occasion, dans les jours qui viennent, de revenir sur le sort douloureux de ce couple venu d’Autriche pour se réfugier dans le pays des Droits de l’Homme.
Article La Dépêche Publié le 14/11/2019


Valérie et Otto, les oubliés de Gavaudun
(article La Dépêche du 30/01/2020)



Généralités sur la commune
 Des fouilles sur la commune ont livré des outils de l’Aurignacien.
Le château de Gavaudun  (en ruine) est classé monument historique (l
a tour donjon a été classée monument historique dès 1862 et le château a été classé par un arrêté du 30 décembre 1987.
Les ruines de l’église prieurale de Laurenque (propriété privée) ont été inscrites aux monuments historiques le 15 septembre 1993.
L’Eglise Sainte-Anne de Castelle de Laurenque, propriété de la commune a été classée monument historique par arrêté du 3 septembre 1912.

La vallée de Gavaudun est un site naturel classé depuis 1999. C’est aussi une Zone d’Intérêt Ecologique, Faunistique et Floristique (ZNIEFF) de Gavaudun à Saint-Avit.


La vallée de Gavaudun est étroite et  boisée majoritairement de chênes et de châtaigniers. Elle a été très prospère. En aval du village de Saint-Avit (où se trouve la maison natale supposée de Bernard Palissy), on compte sur le territoire de Gavaudun, huit moulins le long de la Lède  : Le moulin de Saint-Avit, de la Papeterie, de Cabirol, de Ratis-Haut (Les Forges), de Ratis-Bas, de Gavaudun, du Milieu et de Majoulassis qui ont produit , suivant les époques, de l’huile, de la farine, du papier, du tanin, du fer. Le moulin de Ratis-Haut (Les Forges) signalé comme forge au 14ème siècle s’est arrêté peu après 1789 à cause du manque d’eau. Une papeterie s’y est installée au 19ème siècle.
Sur les bords de La Lède, on découvre le village de Gavaudun blotti au pied d’un éperon rocheux sur lequel a été construit le château. Ce dernier, qui a été érigé au XIe et au XIIe-XIIIe siècles,
 dominait le principal axe de circulation entre le Périgord et l’Agenais ou il a joué un rôle important. 
Cette forteresse était une véritable sentinelle en Haut-Agenais entre Périgord et Quercy.
Majestueux, son donjon s’élève toujours à 70 mètres de hauteur.
Son entrée, creusée dans la roche, est spectaculaire.

Métamorphose de la vallée :
– L’abandon des systèmes culturaux et pastoraux laisse libre cours aux friches depuis les années 1970
– L’arrivée de la pyrale du buis, papillon nocturne sans prédateur, originaire d’Asie, a été identifié pour la première fois sur la commune en 2015 ; il a ravagé rapidement cette essence abondante dans la vallée.



Le château et ses seigneurs

XIème : Première forteresse

XIIème : des Henriciens (principes d’Henri de Lausanne) s’y réfugient pillant et détruisant la région.

1165 : Jean d’Assida, évêque de Périgueux, assiège le château et met un terme à leurs actions. Le château est ruiné volontairement.

XIIIème : Reconstruction du château par Almustang de Valens (ou Balenx). Ce dernier donne sa fille en mariage à Jean 1er de Durfort. L’Aquitaine est sous domination anglaise.

1372 : Jean 1er de Durfort, aux côtés de Charles VII, prend la bastide anglaise de Monflanquin.

Jean-Bernard II de Durfort, qui est également seigneur de Moissaguel, Laroque Timbaut (47), Lacour et Gourdouville (82) se bat aux côtés du comte de Foix pour le compte de Charles VII.  Il est le dernier des Durfort de Gavaudun.

Il marie sa fille Jeanne de Durfort le 28 mai 1423 à Arnaud de Lustrac dit “Naudonnet” de Lustrac, qui est écuyer, seigneur de Lustrac, de la Bastide, de Montmarès, sera nommé sénéchal d’Agenois en 1466.

1427 : Il est nommé consul et châtelain de la ville de Lauzerte.

1430 : Arnaud de Lustrac qui a combattu toute sa vie contre les anglais, devient seigneur de Gavaudun.

1434 : Après cette date, il réside souvent à Gavaudun. Il commandait pour le roi de France les villes de Penne d’Agenais, de Monflanquin, de Lauzerte, de Castelculier et de Sauveterre.

Le château de Gavaudun passe ensuite à son fils Bertrand qui meurt sans descendance en 1524. C’est Antoine II de Lustrac, marié à Françoise de Pompadour qui en hérite.

1544 : Antoine Il de Lustrac marie sa fille, Marguerite de Lustrac, à Jacques d’Albon de Saint-André.

1557 : Mort d’Antoine II de Lustrac. Il laisse tous ses biens à sa fille, veuve du Maréchal de Saint-André depuis 1562.

1568 : Marguerite de Lustrac se remarie. Elle épouse Geoffroy de Caumont à Gavaudun. Elle résidera alors à Gavaudun, Lustrac et Caumont.

1574
: Assassinat de Geoffroy de Caumont alors que Marguerite de Lustrac est enceinte. Elle accouche d’une fille, Anne de Caumont, le 10 juin de cette même année.

Au début des guerres de religions Gavaudun est devenu un fief protestant.

Geoffroy de Vivans
, gouverneur du château de Castelnaud pour Charles de Caumont et Louise de Cazenac, se remet de ses blessures au château de Gavaudun.

1595 : Anne de Caumont se marie avec François d’Orléans.
Sa mère, Marguerite de Lustrac meurt en
1595 au château des Milandes. Elle fait du Duc de La Force, neveu de Geoffroy de Caumont son héritier universel.
Anne de Caumont est alors châtelaine de Gavaudun depuis so
n mariage en 1595.
Son fils unique est tué en 1622 et son mari en 1631. Pour payer leurs dettes elle vend une partie de ses terres.

Anne de Caumont meurt le 17 juin 1642 en faisant son neveu Henri d’Orléans, duc de Longueville, son légataire universel et fait don à Jean-Baptiste d’Auray et à son épouse Françoise de Souillac d’une somme qui, finalement, a été échangée  contre la seigneurie de Gavaudun.

1644 : Jean-Baptiste d’Auray essaie  d’échanger Gavaudun contre la Vicomté de Châteauneuf dans le Haut Limousin (échange qui en fin de compte n’a pas eu lieu).
1669 : Dans son contrat de mariage, René d’Auray, fils de Jean-Baptiste d’Auray, est marquis de Gavaudun. À sa mort, Françoise de Souillac, fit de son petit fils Jacques-Armand d’Auray, son héritier.

1686 : Vente de la seigneurie de Gavaudun le 30 juillet 1686 suite aux dettes de la famille d’Auray de Brie. La terre et la seigneurie de Gavaudun sont achetées par le marquis Armand 1er de Belsunce.

Un membre de cette famille, Jacques de Belsunce, dont les filles Charlotte et Louise ainsi que leur leur frère ainé, Armand de Belsunce, ont épousé des membres de la famille de Caumont.
Ce dernier a épousé, en 1668, Anne de Caumont-Lauzun, fille de Gabriel Nompar de Caumont. Parmi les cinq enfants qu’il a eu avec Anne de Caumont-Lauzun, c’est Charles-Gabriel de Belsunce qui hérite de Gavaudun.

1739 : Mort de Charles-Gabriel de Belsunce. Il laisse un fils, Louis-Antonin, alors âgé de 2 mois. Son fils hérite de tous ses biens. Il est qualifié de baron de Gavaudun en 1779.

1796 : Louis-Antonin de Belsunce a dû vendre la terre et la seigneurie de Gavaudun à la famille de Fumel peu avant la révolution. En effet, c’est elle qui en est propriétaire en l’an II quand les biens de Philibert Fumel-Monségur, émigré en 1792, sont saisis.
Mort de Louis-Antonin de Belsunce à Londres (où il a émigré à la révolution). 

1796 : Le château est vendu comme bien national à Pierre Fort, marchand de Gavaudun.

1805 : Pierre Fort revend le château, ruiné, à la commune.
L’acte d’achat n’a pas été conservé à la mairie de Gavaudun et la minute rédigée demeure introuvable.

 1862 : Classement de la tour-donjon monument historique dès 1862

1987 : Classement du château par arrêté du 30 décembre 1987