Site naturel

La vallée de Gavaudun est classée site naturel dans son ensemble depuis 1999

Décret du 21 janvier 1999

De Gavaudun à St-Avit s’étend une Zone Naturelle d’Intérêt Ecologique, Faunistique et Floristique (ZNIEFF) qui fait partie du site classé.

Elle accueille des populations de chiroptères (chauve-souris).

Outre la grande diversité des espèces d’oiseaux, il est à noter la présence du faucon pèlerin et du grand-duc d’Europe qui nichent dans les falaises.

La flore, elle aussi, est très diversifiée : orchis purpuréa, lythrum, menthe, fougère scolopendre etc…

Quant à la faune, on y rencontre communément le chevreuil.

Métamorphose de la vallée depuis les années 1970/1980
Le fond de vallée, généralement étroit, présentait un paysage de prairies humides. Le foin était récolté, on y menait le bétail en été au moment où les coteaux étaient secs.

La mécanisation a conduit à l’abandon des bords de Lède.

Plus récemment, l’arrivée de la pyrale du buis a bouleversé le paysage
Ce papillon nocture, originaire d’Asie, a été identifié pour la première fois sur la commune en 2015. En l’absence de prédateurs, les chenilles, qui se nourrissent des feuilles et de l’écorce du buis, ont proliféré, détruisant rapidement cette essence très abondante dans la vallée.


LA GROTTE DES LEPREUX
Le site de la Grotte des Lépreux, qui a inspiré la poétesse Sabine Sicaud, morte à 15 ans,  est  privé. Il ne se visite pas car dangereux.

La mairie de Gavaudun a donné le nom de la poétesse à la place du village.


SABINE SICAUD 1913 – 1928

Poétesse française née à Villeneuve-sur-Lot (47)

Elle naît dans une famille aisée.
Dès l’âge de 6 ans elle se passionne pour l’écriture et la littérature.
Beaucoup de ses poèmes ont pour thème la nature.
C’est dans ses premiers écrits que l’on trouve “La grotte des Lépreux/Vallée de Gavaudun” et “Château de Biron”.

En 1924, à onze ans, elle est lauréate de son premier prix littéraire pour “Le Petit Cèpe” au Jasmin d’Argent, concours présidé par Marcel Prévost.

En 1925 elle remporte quatre prix dont le grand prix des Jeux Floraux de France présidé par Anna de Noailles et Jean Richepin pour le poème “Matin d’Automne”.

Son premier recueil de poèmes, “Poèmes d’enfant”, est publié en 1926 dans la revue littéraire “Les Cahiers de France”. Il comporte 29 de ses poèmes dont 5 ont remporté des prix importants.

En 1926 et 1927, elle collabore aux revues littéraires pour la jeunesse, “L’oiseau bleu et Abeilles et Pensées”.

Elle meurt le 12 juillet 1928, à l’âge de 15 ans atteinte d’ostéomyélite, à Villeneuve-sur-Lot, dans la maison familiale nommée La Solitude.

Dans les poèmes de cette dernière année, qui ont été publiés en 1958 dans un recueil posthume, elle parle à sa douleur comme à une personne.

Poème La Grotte des Lépreux/Vallée de Gavaudun

Ne me parlez ni de la tour,
Ni des belles ruines rousses?
Ni de cette vivante housse
De feuillages en demi-jour.

La gorge est trop fraîche et trop verte ;
La rivière, comme un serpent,
S’y tord, à peine découverte
Sous trop d’herbe où reste en suspens
Le mystère des forêts vierges.

Ne me parlez ni de l’auberge,
Ni des écrevisses qu’on prend
Dans la mousse et les capillaires.

Je n’ai vu, de ce coin de terre,
Ni la paix du soir transparent,
Ni celle des crêtes désertes.
Mais, barrant le ciel, deux rochers
Tout à coup si nus, écorchés,
Avec plusieurs bouches ouvertes !

Vers ces bouches noires, clamant
On ne sait quelle horreur ancienne,
Savez-vous si, furtivement,
De pauvres âmes ne reviennent ?Où sont-ils, où sont-ils, mon Dieu,
Ces parias vêtus de rouge
Qui, là-haut, guettaient les soirs bleus
Par les trous béants de ce bouge ?Grotte des Lépreux, seuil maudit
Au bord de la falaise ocreuse…
Il faudrait qu’on ne m’eût pas dit
Quel frisson traversait jadis
Ce décor de feuilles heureuses…